Elections 2015 : un enjeu
majeur pour l’avenir du Burundi
Une des clauses du Conseil des ministres des Affaires
étrangères de l’UE du 16 mars est centrée sur la situation politique du Burundi
dans le contexte pré-électoral.
Rappelant que le pays ne peut pas manquer cette
opportunité au risque d’un retour en arrière, l’UE précise que le rendez-vous
d’entre mai et août 2015 participera à la consolidation des progrès accomplis
et contribuera à la construction d’un avenir plus solide.
En adoptant le Code électoral, la Feuille de route
pour 2015, elle souligne que les partis et acteurs politiques avaient tracé la
voie. « Il faut maintenant les respecter dans leur intégralité »,
recommande-t-elle, saluant les efforts de la Ceni et l’encourageant à assumer
son rôle en toute indépendance et impartialité. Ainsi, elle est appelée à
assurer la mise en œuvre des mesures correctives à l’enrôlement des électeurs
et à renouer le fil du dialogue avec les partis et acteurs politiques tout au
long du processus électoral. Un appel lancé également aux institutions concernées.
Aux autorités,
l’UE les invite à faire des efforts supplémentaires afin d’assurer le caractère
inclusif, paisible et transparent du processus. « Opposition comme majorité
portent des responsabilités à cet égard, mais il incombe aux autorités de
garantir l’exercice des droits civils et politiques, des libertés
fondamentales, y inclus la liberté d’expression et de la presse ainsi que
l’indépendance de la justice, dans le respect des lois et des engagements
internationaux du Burundi », nuance-t-elle, exprimant ainsi sa préoccupation
face aux nombreux cas de poursuites judiciaires visant des leaders des partis
politiques d’opposition et des représentants de la société civile. Et par
conséquent, estime-t-elle, ces condamnations et arrestations risquent de porter
le discrédit sur l’ensemble du processus électoral ainsi que sur le
fonctionnement de la justice.
Quid du 3ème
mandat ? L’UE se dit très attachée au maintien des acquis de l’Accord d’Arusha,
le socle sur lequel la paix et la démocratie se bâtissent après une longue
période de guerre civile. Ainsi, les voix en faveur du respect de cet accord ne
doivent pas être ignorées surtout au sujet d’un possible 3ème mandat
présidentiel. « La sagesse et un esprit de réconciliation doivent guider les
autorités burundaises en ce qui est de la gestion de cette question. »
L’UE annonce que
sa mission d’observation électorale sera au Burundi à partir d’avril 2015. Et
ce pour assurer l’évaluation continue et complète de l’ensemble du processus.
Et d’avertir : « Le soutien de l’UE au processus électoral, par la présence de
cette mission d’observation et par son appui financier, ne peut se concevoir
que dans le cadre d’une compétition électorale inclusive et transparente,
ouverte de manière équitable à tous les partis et acteurs politiques ».
L’’UE exprime sa
préoccupation face aux allégations d’exécutions sommaires dans les
affrontements entre rebelles et armée burundaise du 30 décembre 2014 au 3
janvier 2015. Du reste, elle attend de recevoir les résultats de l’enquête en
cours concernant l’assassinat de trois religieuses italiennes en septembre
2014. Selon elle, elle doit être transparente et impartiale.
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La Ceni
donne sa proposition de calendrier électoral
Abbas
Mbazumutima et Rénovat
Ndabashinze 09-06-2015
Cette mouture rende publique ce lundi 8 juin est
contenue dans ce que le président de la Commission électorale nationale
indépendante appelle « message technique », une sorte de SOS.
Vue
partielle des participants
L’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye l’a
annoncée devant les représentants du Gouvernement, du Corps diplomatique, des
déléguées de la société civile proche du pouvoir et des présidents des partis
politiques qui ont entamés officiellement leurs campagnes électorales. 16
partis et coalitions politiques engagés dans la campagne contre la candidature
du président Pierre Nkurunziza au troisième mandat n’ont pas pris part à cette
rencontre arguant que la Ceni actuelle n’est pas conforme à l’esprit et la
lettre de la Constitution.
«La date du 26 juin, est techniquement proposée
élections des députés et des conseils communaux, cette marge de manœuvre
permettra d’organiser dans les délais les sénatoriales. C’est pour doter le
Burundi d’un Parlement devant lequel prêtera serment le président élu», a annoncé
l’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye.
« La date du 15 juillet est suggérée pour
l’élection présidentielle. Cela est en droite ligne avec les recommandations du
sommet de Dar es-Salaam qui parle d’un report de 45 jours», a proposé le
président de la Ceni.
«La date du 24 juillet est conseillée pour l’élection des sénateurs.» Pour l’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye, malgré la pression du temps, ce scrutin reste facile à organiser car ne concernant que les conseillers communaux élus et se déroulant au chef-lieu de chaque province.
Appelant toute la classe politique à un
engagement responsable, le président de la Ceni a déclaré qu’il est temps de
prendre de bonnes décisions pour sauver le processus électoral, cela doit
«passer obligatoirement pas une reconversion des cœurs et des esprits.»
Selon l’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye, il
y a des dates rouges à respecter pour ne pas tomber dans un vide institutionnel
: «La date du 26 2015 août est consacrée à l’investiture du président élu. Elle
correspond à la fin du mandat du président élu en 2010.»
Le président de la Ceni a rappelé la date du 9
août 2015 qui marque l’entrée en vigueur du Parlement. Il a insisté aussi sur
la date du 8 juillet 2015. «Les conseils communaux doivent être mis en place
avant cette date et ce sont ces derniers qui élisent les administrateurs des
119 communes que compte le Burundi», a-t-il insisté tout en précisant que les
aspects politiques du processus électorale sont réservés au gouvernement.
Il faut remplacer les deux membres de la Ceni démissionnaires
Le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana
présent lors de cette rencontre a annoncé une série de mesures, il s’agit
notamment de la suspension des mandats d’arrêt lancés contre les organisateurs
des manifestations. Mais il y a une condition, il faut que ces derniers
arrêtent à leur tour les manifestations. Entre autre annonce, il y a le
désarment endéans deux semaines des civils détenant illégalement des armes par
la commission nationale chargée de la question.
Le ministre Edouard Nduwimana a également révélé
qu’il y a des pourparlers avec « l’opposition radicale », pour remplacer les
deux membres de la Ceni démissionnaire. « Si ces tractations n’aboutissent pas,
d’autres voies seront explorées », a-t-il déclaré.
Parmi ces annonces, il y a également la
sécurisation des hommes politiques de l’opposition, avant, pendant et même
après les élections. Des discussions sont prévues pour étudier les contours de
la question avec cette «opposition radicale». Le ministre Nduwimana a promis la
réouverture prochaine des radios. « Il y a des démarches avancées pour que dans
un premier temps, les journalistes travaillent en synergie à la Maison de la
presse afin de couvrir notamment les élections», a-t-il révélé avant de
déclarer que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour rapatrier les
réfugiés se trouvant dans les pays limitrophes. «Une délégation de haut niveau
sera dépêchée prochainement dans ces pays d’accueil pour discuter des modalités
de retour au pays avant la tenue des élections.»
S’exprimant sur l’absence des représentants des partis d’opposition à cette rencontre, le ministre de l’intérieur a indiqué qu’il est paradoxal de clamer haut et fort que l’on est pour le dialogue et faire son contraire. «C’est clair, ils veulent peut-être saboter le processus électoral. Cette rencontre était une occasion pour donner leurs points de vue sur les propositions de la Ceni et les engagements pris par le gouvernement pour sortir de l’ornière», a conclut le ministre Edouard Nduwimana.
Le rendez-vous du 5
juin est manqué
La Rédaction
05-06-2015
En lieu et place
de la Ceni, la présidence de la République a attendu la veille pour annoncer le
report des élections communales et législatives. Le communiqué est sorti ce
jeudi, 4 juin dans la soirée. Il ne précise pas à quand le nouveau rendez-vous électoral
est fixé. Il se contente de préciser que c’est dans le strict respect de la
décision sortie du sommet des chefs d’Etat de la Communauté Est Africaine tenu
en présence des présidents sud africain et angolais, ce 31 mai à Dar es-Salaam.
Pourtant, en début
de cette semaine, Pierre Claver Ndayicariye, président de la Ceni, avait promis
de mettre à la connaissance du public le nouveau calendrier électoral : « La
Ceni a formulé ses propositions au gouvernement, nous communiqueront la
décision. »
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ANALYSE – Scénarios pour le Burundi
Professeur
Filip Reyntjens
Par le
Professeur Filip Reyntjens*
Ce papier
vise à sonner l’alerte sur un très grave danger immédiat. Ce danger commence
avec la décision du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat
présidentiel, écrit le professeur Reyntjens.
La question quant au droit du président burundais
Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat lors des prochaines élections
présidentielles de juin suscite de vives tensions qui ont déclenché un flux
croissant de réfugiés vers les pays voisins. Elle est même parvenue à diviser
le parti au pouvoir le CNDD-FDD.
Avant de se pencher sur les scenarii possibles
pour le Burundi dans futur immédiat, ce papier aborde brièvement la question
constitutionnelle. Deux articles de la Constitution de 2005 sont concernés.
L’article 96 dispose que “Le Président de la République est élu au suffrage
universel direct pour un mandat de cinq ans renouvellement une fois”. L’article
302 qui figure à la section intitulée « Dispositions particulières pour la
première période post-transition » est ainsi libellé : « A titre exceptionnel,
le premier Président de la République de la période post-transition est élu par
l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès, à la majorité des deux
tiers des membres ». Les défenseurs du troisième mandat avancent que le mandat
2005-2010 “ne compte pas” puisque Nkurunziza n’a pas été élu au suffrage
universel en 2005. Par conséquent, le mandat 2015-2020 constitue le deuxième et
aucunement le troisième. Même si ces pro-troisième mandat ont le bénéfice d’une
certaine ambigüité constitutionnelle, leur position est intenable pour au moins
deux raisons, sans même devoir invoquer les Accords de paix d’Arusha de 2000 comme
certains le font. Un: l’article 302 est une disposition temporaire portant
uniquement sur la période 2005-2010. Elle n’est plus en vigueur et ne peut dès
lors être invoquée aujourd’hui. Deux et surtout : alors que l’article 96
dispose du nombre de mandats, l’article 302 traite simplement de la modalité de
l’élection 2005. Il ne concerne en rien d’autres aspects de la fonction
présidentielle, notamment le nombre de mandats. Essayons une démonstration par
l’absurde: si la modalité de l’élection présidentielle était amendée, cela
signifierait-il que Nkurunziza peut se présenter pour un autre mandat ?
J’aborde maintenant les scenarii spéculatifs cela
s’entend qui vont de souhaitables à catastrophiques. Ils sont présentés à titre
d’alerte pour montrer que le Burundi peut devenir dans un proche avenir une
très dangereuse boîte de Pandore pour la région des Grands-Lacs.
Un. Le CNDD-FDD propose un autre
candidat que Pierre Nkurunziza. Le parti dispose de beaucoup de prétendants
compétents qui formeraient des présidents convenables (d’autres personnes
possibles constitueraient cependant des candidats moins convenables ;
Nkurunziza pourrait être tenté par le scénario Putin-Medvedev avec eux). Compte
tenu de la grande popularité du CNDD-FDD quoique entamée par la mauvaise
gouvernance et les récentes dissensions provoquées par la question du troisième
mandat, ce candidat remporterait probablement les élections, même si les
élections sont libres et équitables. Comme le stipule la Constitution,
Nkurunziza devient alors Sénateur à vie et une personnalité respectée, au pays
et à l’étranger, pour sa sage décision et pour avoir privilégié le bien de la
nation. Si le candidat proposé est choisi par consensus, le CNDD-FDD retrouve
son unité et redevient la principale force politique incontestée et
incontestable du pays.
Deux. Le CNDD-FDD propose Pierre
Nkurunziza. Il appartient aux institutions compétentes (la Commission
électorale nationale et vraisemblablement la Cour constitutionnelle) de
déterminer si cette candidature est constitutionnellement admissible, décision
à laquelle l’’on peut s’attendre à moins que ces dernières ne fassent montre
d’une indépendance inhabituelle. L’opposition, les média, la société civile et
l’Eglise catholique se mettent à protester. Les manifestations sont organisées
à Bujumbura et dans d’autres villes. De nombreux manifestants sont arrêtés et
certains sont tués. La communauté internationale condamne et menace de prendre
des sanctions. Les élections sont malgré tout organisées, de façon plus ou moins
ordonnée et Nkurunziza est élu. Le régime réprime les manifestations, devient
autoritaire et agit comme si de rien n’était. La fatigue et la répression
finissent à vaincre l’opposition interne et la communauté internationale qui
reprend progressivement l’aide après une suspension momentanée. Le CNDD-FDD se
divise en deux factions.
Trois. La candidature de
Nkurunziza est violemment contestée. Un grand nombre de manifestants sont tués
dans les villes et les opposants à Nkurunziza sont pris pour cibles en ville et
à la campagne par la jeunesse du parti CNDD-FDD, les Imbonerakure et les
anciens combattants du mouvement. Les factions du CNDD-FDD entrent dans des
affrontements violents. La police soutient Nkurunziza, mais l’armée se divise.
Les soldats pro et anti-Nkurunziza au sein des unités, ou entre unités, se
mettent à se battre. Les politiciens de l’opposition et les membres de la
société civile fuient le pays ou entrent dans la clandestinité. L’état de siège
est proclamé, et les élections sont reportées sine die.
Quatre. Les dirigeants de
l’ancien CNDD-FDD, comme ceux qui se sont opposés à la candidature Nkurunziza
et l’ex-président du parti, Hussein Radjabu, ainsi que le FNL aile-Rwasa
entament de nouvelles rébellions. Ils récupèrent les armes laissées “en
réserves” pendant le processus DDR et se mettent à combattre le CNDD-FDD de
Nkurunziza, la police et les éléments pro-Nkurunziza de l’armée. Ils cherchent
à constituer des alliances avec les unités de l’armée anti-Nkurunziza. Les
combats se déclarent rapidement entre les différents groupes armés de
l’opposition pour s’accaparer le plus de territoire possible. Des centaines de
milliers se réfugient à l’étranger, tandis que d’autres centaines de milliers
deviennent des déplacés internes sans accès humanitaire.
Cinq. Les restes des groupes
rebelles de la RDC entrent dans la mêlée. Ils traversent la plaine de la
Rusizi, attaquent Cibitoke et Bubanza et avancent sur Bujumbura. La rébellion
rwandaise du FDLR saisit l’occasion créée par le chaos burundais et lancent des
attaques au Rwanda, avec comme base d’assaut et de repli le Nord-Ouest du
Burundi. Quelles soient vérifiées ou pas, des informations affirment qu’un
nombre croissant de Tutsi burundais sont ciblés. En application d’une
éventualité qu’il a publiquement annoncée quelques mois auparavant, Kagame
donne ordre à l’armée rwandaise de contrer cette évolution jugée inacceptable
par le régime de Kigali. Les Forces de défense rwandaises entre au Burundi pour
intervention appelée « opération humanitaire » visant à « lutter contre le
génocide ». Le Rwanda déclare qu’il va restaurer l’ordre après une courte
campagne militaire. Les réfugiés et les déplacés intérieurs sont pris entre les
feux de plusieurs forces combattantes sur un espace militaire très confus, sans
lignes de front claires ni côtés en guerre évidents.
Six. La guerre civile s’étend
sur le territoire congolais. Ni l’armée congolaise ni la Monusco ne sont
capables de contrôler la situation. Plusieurs milices existantes mais
semi-dormantes organisent des opérations « d’autodéfense » au Sud-Kivu. Elles
établissent des zones autonomes et créent des enclaves dépourvues de toute
présence du gouvernement central. Les troubles se propagent rapidement dans le
Nord-Kivu où la rébellion M23 reprend ses actions militaires avec le soutien
ouvert ou clandestin du Rwanda. Le conflit burundais est alors devenu une crise
réellement régionale qui affecte trois pays et vraisemblablement des millions
d’innocents – encore une fois.
Evidemment, ces scenarii peuvent
ne jamais se réaliser et s’avérer une pure fiction politique, genre avec des
si… Les scenarii sont en fait très peu probables, sauf le premier et le
deuxième et peut-être le troisième. Ce sont les décisions prises par les
acteurs, très souvent au hasard et en réponse à des menaces ou à des occasions,
qui vont déterminer l’évolution de la situation. Cependant, ce papier vise à
sonner l’alerte sur un très grave danger immédiat. Ce danger commence avec la
décision du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat présidentiel.
Et c’est là que la ligne rouge doit être tracée. La communauté régionale et
internationale doit par conséquent dire très clairement que cela est
inacceptable et que la conséquence sera des sanctions extrêmement sévères
contre Nkurunziza et ceux qui le soutiennent dans cette aventure
potentiellement mortelle. Ces sanctions ne doivent pas s’appliquer uniquement
au régime en place mais aussi aux figures de l’opposition qui empruntent des
stratégies inadmissibles et dangereuses de tension et de violence. Des actions
de médiation devraient venir en premier lieu, suivies par des mesures ciblées
comme le refus de visas et le blocage des comptes bancaires ainsi qu’un
avertissement préventif de la Cour pénale internationale. Une annonce à tous
les acteurs qu’ils sont passibles de poursuites judiciaires, comme ce fut le
cas il y a quelques temps avec la République centrafricaine.
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*Le professeur Filip Reyntjens
est un observateur attentif de la région des Grands Lacs depuis plusieurs
années. Il a déjà publié de nombreux ouvrages sur le Burundi, Rwanda et Congo,
il dirige l’Institut de Politique et de Gestion du Développement, à l’
Université d’Anvers
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“Je voulais avant tout
écouter, et mieux comprendre la situation actuelle »
Antoine Kaburahe
18-03-2015
Des rencontres avec plusieurs personnalités, un accord
bilatéral d’appui à la décentralisation, pour un montant de dix milliards de
francs burundais signé … M. Rossier, Secrétaire d’Etat suisse, a effectué un
séjour très chargé au Burundi. Entretien.
M. Rossier,
Secrétaire d’Etat suisse
Quelles sont
les autorités burundaises que vous avez pu rencontrer?
D’abord, je suis arrivé dans la Province de
Ngozi, où j’ai rencontré le Gouverneur Claude Nahayo et où j’ai visité un
projet de la coopération au développement suisse qui vise à formaliser les
droits de propriété des parcelles privées, le but étant d’augmenter la sécurité
foncière pour les paysans et d’éviter des querelles et des conflits. Sur la
route pour Bujumbura, j’ai fait étape dans la province de Kayanza, où j’ai eu
l’honneur d’être reçu par le Président de la République, Pierre Nkurunziza, qui
était en visite dans cette région. Entre autres, nous avons discuté du cadre de
l’engagement multilatéral, notamment de la configuration Burundi de la
Commission de Consolidation de la Paix des Nations Unies, actuellement présidée
par la Suisse. La Suisse se réjouit de l’agrément de votre Président à la
poursuite des travaux de cette commission, étant entendu que celle-ci devra
étendre ses activités aux questions de développement économique.
A Bujumbura, j’ai eu le plaisir de m’entretenir
avec Son Excellence Monsieur Laurent Kavakure, Ministre des Relations
Extérieures et de la Coopération Internationale, ainsi qu’avec le président de
la Commission Electorale Nationale Indépendante, Monsieur Pierre Claver
Ndayicariye.
Vous visitez le Burundi à la veille des
élections, quel message avez-vous donné à vos différents interlocuteurs?
Je voulais avant tout écouter, et mieux
comprendre la situation actuelle au Burundi. Le message clé, que je n’ai pas
hésité à transmettre à mes interlocuteurs, était lié à l’importance de
l’inclusivité des processus électoraux de cette année. À mon avis, tous les
acteurs doivent avoir la chance de participer à la vie politique de manière
équitable ; cela comprend la possibilité de se réunir, de faire entendre sa
voix et de mener les campagnes électorales sans entrave aucune. C’est la voie
royale pour s’assurer que les élections se dérouleront dans un bon climat et
mériteront d’être qualifiées de « libres, apaisées et transparentes».
Il y a eu des attaques à Cibitoke (ouest),
des emprisonnements (Bob, Pierre-Claver), avez-vous évoqué ces questions avec
les autorités burundaises?
Avec mes interlocuteurs, nous avons évoqué ouvertement
les affrontements qui ont eu lieu fin décembre 2014 près de la ville de
Cibitoke, tout comme les événements du lac Rweru.
La situation des représentants de la société civile et
des journalistes d’enquête est un sujet important des consultations politiques
entre la Suisse et le Burundi. Je me félicite que Monsieur Bob Rugukira,
journaliste et directeur de la Radio Publique Africaine, ait été relâché. La
société civile au Burundi, et c’est ce qui distingue votre pays, est vive et
dynamique : sa vigueur et son énergie sont des atouts précieux qui doivent être
mis à profit pour l’avenir du pays.
A la veille des élections, quel est le message de la
Suisse à l’endroit des autorités et envers la population burundaise
Visite
terrain du secrétaire d’Etat lors d’une séance de reconnaissance collinaire des
droits fonciers avec le gouverneur de Ngozi
Le message est le même : que les citoyens burundais
conduisent des discussions publiques sur les sujets qu’ils jugent importants
pour leur propre futur, mènent des débats avec la participation de toutes les
forces politiques et sociales et choisissent les meilleurs programmes et les
plus solides pour guider leur pays. Il est important, dans ce contexte, que ces
élections se tiennent en respectant la constitution et l’Accord d’Arusha,
fondement de la paix au Burundi. Et que la controverse politique soit certes
vigoureuse, mais pacifique et respectueuse des opinions de chacun.
Vous avez rencontré plusieurs acteurs de la vie
politique, de la société civile, etc. Vous partez avec quel sentiment?
J’ai passé trois jours intenses au Burundi,
traversé une bonne partie de votre magnifique pays, rencontré des gens
remarquables et recueilli une myriade d’impressions que je dois encore
assimiler. Malgré tous les enjeux et les défis qui vous attendent, mon
sentiment est celui d’un pays courageux, qui sait que la diversité est une
richesse et qui possède une classe politique expérimentée et une société civile
engagée. Enfin, je vous avoue que j’espère vivement pouvoir revenir bientôt au
Burundi. Mon rêve serait d’avoir la chance d’y passer quelques jours à marcher
dans vos douces collines.
Cour Constitutionnelle du BURUNDI
Pontien Gandiyubwenge, Géneral Major
Manifestacions...
Washington ne restera pas les
bras croisés sur le Burundi
Edouard
Madirisha 30-04-2015
Les Etats-Unis sont pour le dialogue et le compromis
pour résoudre la crise au Burundi, et prendront des mesures s’il le faut si
certaines conditions ne sont pas respectées par Bujumbura. C’est, en général,
ce qu’a indiqué le sous-secrétaire d’Etat américain aux droits de l’Homme et à
la démocratie dans une conférence de presse.
Tom
Malinowski : « Les choses vont s’améliorer, sinon il y aura des conséquences et
pas seulement des déclarations, mais des mesures seront prises. » ©Iwacu
« Comme
l’ambassadeur l’a dit, ainsi que Washington, il y aura des conséquences si
certaines choses ne sont pas respectées, nous prendrons même des mesures
ciblées contre les responsables des violences », a tenu à souligner le
sous-secrétaire d’Etat américain aux droits de l’Homme et à la démocratie, Tom
Malinowski. C’était lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi après-midi à
la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis au Burundi. Il a d’abord rappelé
que ce n’est pas son premier contact avec le Burundi, puisque, en 2000, il a
accompagné le président Clinton à Arusha lors de la signature de l’Accord
d’Arusha. « Un accord qui a permis de résoudre les conflits ethniques et de
renforcer la démocratie. Toutes bonnes choses qui sont arrivées au Burundi
l’ont été grâce à cet accord qu’il faut protéger avec un consensus national »,
a souligné M. Malinowski. Il a précisé que la position des Nations-Unies sur le
3ème mandat du président Pierre Nkurunziza est claire et qu’il l’a réitérée au
président burundais lors de leur entretien. Pour les Etats-Unis, a souligné Tom
Malinowski, seuls le dialogue et le compromis entre tous les acteurs politiques
et la société civile peuvent sauver la situation aujourd’hui. « Mais cela n’est
pas réalisable tant que des radios sont fermées et des activistes de la société
civile arrêtés. » Pour lui, il n’y a pas insurrection lorsque la population
exprime son opposition à une décision.
Le climat actuel ne permet pas des
élections crédibles…
« Nous lui avons
également exprimé notre vive préoccupation sur l’armement des Imbonerakure pour
intimider les leaders de l’opposition et les manifestants », a ajouté M.
Manilowski. Qui reste convaincu qu’il n’est pas trop tard pour relever la
situation avant qu’elle ne dérape.
Conseillant le numéro un burundais, il a indiqué que fermer les radios et bloquer les réseaux sociaux risque d’aboutir à des résultats contraires à ceux escomptés : « Quand la population ne peut exercer son droit aux manifestations pacifiques, elle ne va pas arrêter, mais va trouver d’autres cadres pour le faire. » En répondant aux questions des journalistes, M.Malinowski a souligné que, pour qu’il y ait des élections crédibles, il faut un climat positif, et le climat actuel ne le permet pas. Selon lui, le Chef de l’Etat a également donné sa position sur la situation actuelle, mais M.Malinowski n’a pas voulu en faire part aux journalistes, disant que cela revient au président burundais de le faire. Il a insisté qu’il faut privilégier la liberté d’expression, un espace pour manifester, et arrêter immédiatement des intimidations contre les opposants. L’assistant du secrétaire d’Etat américain a fait savoir que les USA suivent de très près la situation du Burundi, et qu’ils ne resteront pas les bras croisés, comme il l’a dit au président Nkurunziza. « Le Burundi a connu beaucoup des tragédies et, à notre grande honte, rien n’a été fait. Mais aujourd’hui les choses vont s’améliorer, sinon il y aura des conséquences et pas seulement des déclarations, mais des mesures seront prises. »
mai.2015
manifestacions....
La Cour Constitutionnelle
vient de franchir le Rubicon !
Jean-Marie
Ngendahayo 05-05-2015
En dépit de l’esprit et de la lettre de la
constitution du Burundi, la Cour Constitutionnelle vient de valider la
candidature de Pierre Nkurunziza, le président sortant, comme candidat aux
prochaines élections présidentielles.
Tout le monde sait que les membres de cette prestigieuse instance ont subi des pressions de la part du pouvoir. Le Vice-Président de la Cour Constitutionnelle, Sylvère Nimpagaritse, l’a confirmé. Il a fui le pays pour éviter de salir sa réputation et la sacralité de la justice qu’il était appelé à protéger, à dire, à vivre dans une probité sans faille.
Tout le monde sait que les membres de cette prestigieuse instance ont subi des pressions de la part du pouvoir. Le Vice-Président de la Cour Constitutionnelle, Sylvère Nimpagaritse, l’a confirmé. Il a fui le pays pour éviter de salir sa réputation et la sacralité de la justice qu’il était appelé à protéger, à dire, à vivre dans une probité sans faille.
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Deux
candidats aux présidentielles déposent leurs dossiers
Abbas
Mbazumutima 08-05-2015
Il s’agit du président Pierre Nkurunziza pour le
compte du Cndd-Fdd et de Gérard Nduwayo, candidat de l’Uprona de Concilie
Nibigira. Le porte-parole de la Ceni, Prosper Ntahorwamiye le confirme. Ces
deux candidats venaient juste de verser leur caution de 15 millions de Fbu
chacun à la BRB.
Signalons que le compte à rebours pour le dépôt des
dossiers a commencé pour présidentielles, il ne reste que la journée de ce
samedi. C’est au moment où la à la campagne pour les communales et les
législative s’ouvre ce dimanche, si rien ne change.
Signalons également que le Président Nkurunziza a déjà signé
le Décret no100 / 139 du 7 mai 2015 portant ouverture de la campagne électorale
pour les élections des députés et des conseils communaux.
Dépôt de candidature à l’élection présidentielle 2015
Huit candidats à la présidentielle de juin 2015 ont déjà déposés
leur dossier de candidature à la CNI. Agathon Rwasa indique que le dépôt
de sa candidature n’est pas motivé par celui du candidat Pierre
Nkurunziza. D’après lui, l’acte posé par le président Nkurunziza ne
signifie pas qu’il n’y a plus de préoccupation par rapport à la
violation de la Constitution et de l’Accord d’Arusha. «Tout n’est pas
joué. Il faut que le Cndd-Fdd présente un autre candidat.»
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Urgent – Le
Général-Major Godefroid Niyombare dépose le président Nkurunziza
Le
Général-Major Godefroid Niyombare
13h40. Dans
un message radiodiffusé sur les Radio Bonesha FM et radio Isanganiro, le
Général-Major Godefroid Niyombare vient d’annoncer qu’il dépose le régime du
Président Nkurunziza parti tôt ce matin pour un sommet des Chefs d’Etat de
l’EAC sur la crise politico sécuritaire au Burundi.
Signalons qu’une colonne de blindés militaires, de pick-up armés de
mitrailleuses suivi d’une foule immense de manifestants en délire se dirige
vers le centre ville. Dans les quartiers, c’est la liesse.
..,...
el final de PIERRE NKURUNZIZA...?
A la Une sur Isanganiro
Des coups de feu melés de la confusion au Burundi ce matin
Confusion
totale maintenant, des coups de feu au centre ville, des radios privées
attaquées et une autre, du parti au pouvoir complétement détruite
jusqu’à présent.
Tandis que la radio nationale (...) ...
15.05.2015
Pour des raisons de sécurité, le Groupe de Presse Iwacu n’est pas en mesure de travailler librement.
Iwacu est donc contraint d’arrêter provisoirement
Merci pour votre compréhension.
Antoine Kaburahe
Directeur du Groupe de Presse Iwacu
antoine(at)iwacupress.info
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