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dilluns, 2 de març del 2015

"IWACU"...


























Gitega : 
un monument fantôme
  Jean Noël Manirakiza     
    
Un ouvrage en forme de monument a été érigé à Musinzira sur la route Gitega-Karusi, il y a plus de quatre ans. La population se demande à quand son inauguration et son coût.



Quatre ans après, il n’est pas encore inauguré ©Iwacu
Le soi-disant monument a été construit en 2010 à l’initiative du gouvernement. Une clôture aux couleurs nationales ceinture une stèle surmontée de statues d’un fusil, un arc, une lance et une machette. Un écriteau « Plus jamais ça » est très visible, même de loin. L’entrée est gardée jour et nuit par les sentinelles qui empêchent tout accès. Curieusement, des vaches y viennent souvent brouter des herbes qui ont envahi les lieux . Depuis cette période, la population de Gitega attend toujours son inauguration. La plupart des habitants de Gitega se demandent toujours l’utilité et le coût de cette construction.
« C’est le gaspillage des fonds publics . A quoi bon dépenser pour quelque chose qu’on ne veut pas inaugurer ? », s’interroge Alphonse un habitant de l’un des quartiers de la ville de Gitega. Cet homme n’est pas le seul à s’interroger sur l’utilité de ce monument. « Peut-être qu’on a voulu détourner l’argent en se cachant derrière la construction de ce monument sinon je comprends mal pourquoi personne ne veut nous dire à quoi sert ce monument », déclare Sébastien Ntamagiro.
« Un monument national à la mémoire de toutes les victimes »
Un responsable administratif a déclaré, sous couvert d’anonymat, que cette place aurait servi à quelque chose d’important au lieu d’y construire un monument qui ne sera jamais inauguré.
« Si on y avait construit un hôtel, une école ou un hôpital notre province serait en tout petit développée. Mais ils ont préféré nous donner ces stèles comme si nous en avions besoin. »
Les autorités provinciales indiquent que c’est un monument national à la mémoire de toutes les victimes des génocides, des crimes de guerre ou d’autres crimes contre l’humanité. A la question de savoir à quand il sera inauguré, ces dernières font savoir qu’elles ne sont pas mieux placées pour le dire.
« La province ne peut pas statuer sur quelque chose qui a un caractère national. Nous ne savons ni quand ni comment il sera inauguré. Tout ce que nous pouvons confirmer, c’est que nous serons des invités comme les autres »,a assuré Gérard Nibigira, conseiller principal du gouverneur de Gitega.
En attendant, ce monument fantôme continue d’être l’objet de railleries de la part de la population de Gitega et de ses environs.

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MANIFESTATION   POUR  LA  PAIX







































Certains  etaient  obligés....


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 AMATORA  2015


La campagne « Halte au 3ème mandat » passe à la vitesse supérieure
  Clarisse Shaka   27-02-2015       


Forsc, Focode, Aprodh, Acat, etc sont tous unanimes : « Pierre Nkurunziza n’a pas droit au 3ème mandat ! » 
De gauche à droite, Pierre-Claver Mbonimpa, Vital Nshimirimana, Pacifique Nininahazwe et Armel Niyongere, en train d’animer la conférence de presse ©Iwacu
Un mois après le lancement de la campagne « Halte au 3ème mandat », ses initiateurs ont animé une conférence de presse, ce jeudi 26 février. Ces organisations affirment que le président de la République est résolu à briguer le 3ème mandat. « En témoigne le silence qu’il garde autour de cette question épineuse. » Elles appellent, ainsi, tous les citoyens burundais à protester vigoureusement contre le 3ème mandat de M.Nkurunziza en participant à la manifestation pacifique qui sera effectuée dès l’annonce de ladite candidature.
« Pierre Nkurunziza n’est plus un facteur de stabilité dans ce pays, mais plutôt un facteur de violence ! », martèle Pacifique Nininahazwe, président du Focode. Il estime que la menace brandie par les pouvoirs publics d’organiser des contre-manifestations élève considérablement le risque probable de violence.
Ces organisations de la société civile soulignent qu’elles ont tenté de dissuader le président de la République, dans une correspondance qu’elles lui ont adressé le 6 février dernier, de ne pas tenter de poser sa candidature. Malheureusement, confient-elles, il semble faire la sourde oreille.
Elles annoncent que la manifestation contre le 3ème mandat de M.Nkurunziza, une fois lancée, continuera jusqu’à ce qu’il y renonce.


"VIDEOS"






sont tous unanimes : enllaç  d'un  altre  "VIDEO"


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 N'IBINDI.....

 MU   KAMENGE



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04.03.2015
Le président de la République inaugure Kira Hospital

















  Cédric-Soledad Urakeza   04-03-2015       
Construit pour plus de 28 de milliards Fbu, Kira Hospital a ouvert ses portes, ce 3 mars, en présence de la plus haute autorité du pays. Désormais rares seront les Burundais qui se rendront à l’étranger pour se faire soigner


Lors de la coupure du ruban par le président de la République ©Iwacu
C’est sous un soleil accablant que Pierre Nkurunziza a coupé le ruban aux côtés de la ministre de la Santé, du directeur général de la Socabu et du promoteur et président du conseil d’administration de Kira Hospital. Par la suite, ils ont visité une partie des locaux.
Des discours ont été prononcés à l’occasion. « Bujumbura et même tout le pays peut être fier d’acquérir un hôpital de qualité aux normes internationales. C’est une réussite d’un partenariat innovant entre les secteurs public et privé », a déclaré Saïdi Juma, maire de la ville de Bujumbura.
Pour la Socabu, un des actionnaires de Kira Hospital, c’est une référence sur le territoire national et même dans la région. Onésime Nduwimana, son directeur général, a tenu à remercier le Dr. Christophe Sahabo, promoteur du projet et directeur général de Kira Hospital. « Il ouvre ses portes au moment opportun puisque nous avons mis en place une assurance santé et allons travailler ensemble. »
L’évolution du système de santé n’a pas encore atteint le niveau souhaité, a indiqué le président de la République, dans son allocution. Et d’ajouter la faiblesse du plateau technique, l’insuffisance du personnel soignant, le mauvais accueil, etc. « Nous remercions les actionnaires suisses, la Socabu, la Camebu et les médecins burundais qui ont préféré revenir de l’étranger pour développer leur pays. »
Il a félicité spécialement le Dr. Christophe Sahabo pour son abnégation dans la conduite du projet. Il précise que sa finalité est le bien-être de la population et le travail déjà effectué est immense. Le président du conseil d’administration de Kira Hospital a remis un recueil de protocoles médicaux au Dr Sahabo.

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Appel à un changement du pouvoir par les urnes

  Félix Nzorubonanya   04-03-2015       
Le Mouvement pour la Solidarité et le Développement a appelé, ce dimanche, la population de la commune de Burambi à opérer un changement du pouvoir par les urnes.


     Les membres du parti MSD manifestant leur soutien aux élections libres, apaisées et transparentes ©Iwacu

     La fièvre électorale monte à 2 mois de la tenue du premier scrutin, les partis politiques se bousculent pour rencontrer leurs militants à la base en vue de se préparer aux prochaines élections.
Ce dimanche, les membres du parti Msd résidents à Burambi et les natifs de cette commune œuvrant ailleurs membres de ce parti se sont rencontrés au chef-lieu de cette commune pour des cérémonies d’échanges des vœux du nouvel an.
       Mervine Nkenguburundi, membre du bureau politique national et présidente de la ligue des femmes au Msd, a lancé un appel à la population de la commune de Burambi pour opérer un changement du pouvoir à travers les urnes au cours des prochaines élections au Burundi.
Elle a indiqué que le bilan du pouvoir en place est négatif dans plusieurs domaines (l’éducation, le commerce, l’agriculture et l’élevage, le développement rural, etc. Elle a alors appelé les membres du Msd à se faire enrôler afin d’élire et de se faire élire, lors des prochaines élections.
Elle a demandé aux membres du parti d’enseigner l’idéologie du parti Msd jusqu’à la sous-colline.
Prise en compte de la dimension Genre au Msd
      Elle a annoncé que la prise en compte de la dimension Genre est une réalité au sein de ce parti car le nombre des femmes est égal à celui des hommes dans tous les organes dirigeants de ce parti.
Mervine Nkenduburundi a appelé les femmes de cette commune de Burambi à adhérer massivement à ce parti afin de se faire élire.
Elle a demandé à ceux qui ne se sont pas fait inscrire de le faire au cours de la période supplémentaire d’enrôlement que la Ceni a accordé.
       Elle leur a demandé de vaincre la peur afin d’opérer un changement de pouvoir dans la sérénité.
Signalons que 22689 personnes se sont fait enrôler dans cette commune pour participer aux prochaines élections, a indiqué le représentant du parti Msd dans cette commune. Et que les étudiants des différentes universités natifs de cette commune et membres du parti Msd s’étaient joints à ces cérémonies d’échanges de vœux du nouvel an.


 05.03.2015



“Ils ont aussi des droits! »
  Philippe Ngendakumana   05-03-2015       
Après expérimentation de la prison, Bob Rugurika relève les lacunes dans le système carcéral burundais. Il plaide pour les droits des prisonniers.



















Bob Rugurika : « Au moins 75% des détenus sont injustement, illégalement et irrégulièrement incarcérés.» ©Iwacu
« Je demande que l’autorité judiciaire soit consciente que le prisonnier a droit à une vie digne ». C’est la remarque principale que formule le directeur de la Radio publique Africaine, une semaine après sa sortie de prison.
Il se dit écœuré de la vétusté des infrastructures. « Imaginez-vous qu’à Mpimba, les canaux d’évacuation des eaux usées passent devant les chambres ! » Il regrette l’exiguïté de la prison de Muramvya et surtout l’insuffisance des latrines dans ce pénitencier. De tout quoi, Bob Rugurika demande à l’Etat burundais la construction des infrastructures « dignes  d’abriter des êtres humains ».
Le directeur de la RPA se dit aussi désarmé face à une population carcérale pléthorique : « Les prisonniers vivent comme des oiseaux. Ils dorment à la belle étoile, notamment au quartier dit « prévenu » de Mpimba. » Si l’on en croit toujours ses témoignages, la situation est pire à Muramvya : les prisonniers dorment à même le ciment et passent la nuit pelotonnés les uns contre les autres.
Bob Rugurika alerte sur la vulnérabilité de la plupart des détenus, une situation consécutive à l’insuffisance de la ration alimentaire et des médicaments. Plus inquiétant encore, souligne-t-il, c’est que la prison de Muramvya ne dispose pas de véhicule pour l’évacuation des malades en temps utile.
Bob Rugurika dit qu’il a été particulièrement frappé par la solidarité des prisonniers, notamment pour ce qui est du soutien qu’ils témoignent à ceux qui passent de longues périodes sans recevoir une visite de leurs proches. Sur ce, il invite les hommes de bonne volonté à fournir une assistance matérielle aux prisonniers, en complément aux œuvres de la miséricorde corporelle de Caritas. Sans oublier les œuvres de la miséricorde spirituelle des aumôniers.
Les dossiers, un casse-tête
Il s’en prend particulièrement aux différentes irrégularités dans le suivi judiciaire des dossiers. C’est notamment l’incarcération sans dossier administratif ni judiciaire, le retard dans la signification des jugements entraînant la détention arbitraire des prisonniers pourtant relaxés par la justice, le manque d’information par les intéressés de l’état d’avancement de leurs dossiers judiciaires.
Sur ce, il salue l’action de l’Aprodh auprès des prisonniers et conseille au ministère de la Justice de ne pas diluer l’influence de l’Aprodh auprès des prisonniers.
 A l’observation que l’amélioration des conditions carcérales demandent beaucoup de moyens financiers que le ministère de la justice ne peut pas facilement collecter, Bob Rugurika rétorque : « Ce n’est pas un problème de budget. C’est un problème de priorité ». Et de marteler que les décideurs ne sont interpellés sur les dures conditions carcérales des détenus que quand ils sont écroués.
Signalons que Bob Rugurika définit la prison comme « un lieu de recueillement où les prisonniers découvrent les tristes réalités de la vie et où ils vivent réellement les injustices commises par les individus qui devraient leur rendre justice. »

La   grêve...










06.03.2015
Malaise

Antoine Kaburahe   06-03-2015       
A trois mois des élections, l’heure n’est pas à la sérénité. Le président garde obstinément le silence sur son éventuelle candidature contestée, les partis politiques de l’opposition fulminent sur les violations de leur droit à se réunir comme lors de la dernière conférence de presse de la coalition Ranac interdite par la police, sans aucune raison légale. L’officier expliquera aux leaders politiques ébahis que les conférences de presse «se déroulent à la maison de la presse ». Une nouveauté !
Les prix flambent, les syndicats et les associations de la société civile appellent à une grève énérale-qui a été suivie- pour protester contre « la vie chère. »
En même temps, on apprend la signature de contrats économiques opaques pour des millions de dollars, comme cette attribution du site de l’ancien marché central à une société « chinoise. »
Le patron du service national de renseignements, un poste sensible, est limogé après trois mois de prestation.

Autre mauvaise nouvelle pour le « système », Hussein Radjabu, l’ancien homme fort du parti au pouvoir, jusque là en prison, s’évade lors d’une opération apparemment très bien menée.
Sur le plan économique, politique, le mal être est là. Un malaise profond, diffus, traverse toutes les couches de la société, tous les milieux, toutes les professions.
Il faut que de toute urgence les forces politiques, économiques et sociales s’élèvent pour enrayer l’engrenage qui risque de nous précipiter sur la voie de la violence.




Forcing
  Antoine Kaburahe   13-03-2015       
« Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut entendre » (Adage populaire)
La question du 3ème mandat du président Nkurunziza, ou le deuxième, c’est selon, est sur toutes les lèvres. Cette question est devenue une fixation.
Certaines voix et pas des moindres se sont déjà exprimées. Les Etats-Unis espèrent que « les élections présidentielles honoreront l’Accord d’Arusha, y compris ses dispositions sans équivoques concernant les limites des mandats de l’exécutif » (…) Le texte de l’Accord d’Arusha est sans équivoque, indiquant que « nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. » Limpide.
L’Union européenne, après les circonlocutions diplomatiques d’usage, explique qu’un « troisième mandat du président actuel peut créer un certain nombre de tensions et présenter un certain nombre de risques. » Entre les lignes, on comprend bien que l’UE est consciente des dérapages possibles et s’en remet elle aussi aux accords qui ont mis fin à la guerre fratricide : « Les apports et l’esprit de l’Accord d’Arusha sont très importants pour la réconciliation et la paix dans ce pays (…) ».
Réputée réservée, « trop diplomate », l’Eglise catholique du Burundi a même été accusée d’être « l’Eglise du silence » lors des ifférentes tragédies vécues par le Burundi. Mais cette fois, la langue de bois a été laissée à la sacristie. Le vendredi 6 mars, s’appuyant sur la Constitution en vigueur, Mgr Evariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura, vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Burundi, a rappelé nettement qu’à Arusha, les Burundais « ont convenu sans aucune ambiguïté que toute personne élue pour diriger le Burundi ne peut aller au-delà de deux mandats de cinq ans chacun (…) ». La messe est dite.
Les pasteurs demandent même à leurs ouailles une « neuvaine », c’est à dire des prières de neuf jours pour le changement politique. L’intéressé appréciera…
Bref, des pressions diplomatiques, des oppositions ouvertes et même des neuvaines… Au moment où nous écrivons ces lignes, il semble que le président Nkurunziza tienne toujours mordicus à « son » mandat. Impassible dans ce tumulte, « Peter » continue à faire ses descentes dans le pays, comme s’il ignorait qu’une majorité des Burundais des collines sont clairement opposés à une troisième candidature* . Comme si rien ne comptait d’autre pour lui que de rempiler à la tête de l’Etat. A n’importe quel prix. Et c’est justement là le problème, car le coût de ce qui apparaît comme un « forcing » désespéré pourrait être lourd de conséquences pour le pays mais aussi pour lui…

20.03.2015



Lâches !
  Antoine Kaburahe   20-03-2015    
   
« Je vous salue nobles Bagabo (grands hommes), armés de lances et de vertus », chantait le grand poète et écrivain burundais Michel Kayoya. 
       Et moi j’ai envie d’écrire : « Je vous méprise vous petits Bagabo, uniquement armés de lances mais point de vertus ». Vous qui vous attaquez aux femmes…
      Parfois, même les sociétés criminelles adoptent un code d’honneur et respectent les femmes et les enfants. Et quand un navire sombre, les hommes évacuent les enfants et les femmes d’abord.
        En quelques semaines les épouses de deux personnalités importantes ont été victimes d’une tentative d’assassinat : madame Rwasa et celle du général Niyombare.
       S’attaquer à un homme politique comme Rwasa en supprimant son épouse, quelle lâcheté ! Pire encore, cette exécution aurait pu générer des violences graves dans la capitale, voire dans tout le pays.
Ne jouons pas avec le feu. Le Burundi, malgré tout, reste un pays blessé. Il pourrait encore basculer dans la violence plus vite qu’on ne le pense.
      Soyez élégants : battez Rwasa dans les urnes et laissez son épouse se faire belle dans un salon de coiffure…

30-03-2015


L’heure est grave
  Antoine Kaburahe   27-03-2015       
Imperturbable, Pierre Nkurunziza continue sa route vers le 3ème mandat. Contre vents et marées. Au début, plusieurs généraux anciens des FDD, aux côtés de quelques civils, avaient rallié le mouvement opposé au troisième mandat. Ils auraient été par la suite « approchés » et « convaincus » par la présidence. Les mauvaises langues disent « achetés ». Toujours est-il qu’ils sont devenus plus distants avec le mouvement du non. L’aval ou tout au moins le silence des hommes en armes expliquerait cette assurance du président.
Quid de la pétition lancée contre le troisième mandat. Dans l’entourage du chef de l’Etat, on minimise son impact et, sanctions directes et brutales aidant, on mise sur un « essoufflement du mouvement ».
Aujourd’hui, ce sont encore des luttes internes au parti au pouvoir. C’est l’annonce officielle de la troisième candidature du président qui risque d’être le moment critique.
Pour rappel, ceci n’est pas une vue de l’esprit : les partis de l’opposition et la société civile ont déjà prévenu qu’ils descendront dans la rue.
Que fera la police, l’armée, si effectivement des centaines de milliers de citoyens hostiles au troisième mandat envahissent les rues comme déjà annoncé? Si par malheur des manifestants étaient tués, la situation pourrait devenir très vite incontrôlable.
On peut donc légitimement se poser la question de savoir si un pouvoir peut imposer un mandat dans un bain de sang. L’heure est grave.
Avant de terminer, permettez-moi de revenir sur un événement qui s’est passé à Bubanza. Il y a quelques jours, le gouverneur de cette province, signataire de la pétition contre le troisième mandat du président, était pourchassé par des Imbonerakure, jusque chez lui.
Ces jeunes défilaient dans les rues de Bubanza, au vu et au su de la police et des habitants médusés. Lorsque j’ai entendu cela, j’étais partagé entre le rire et les pleurs. Je me suis souvenu que j’avais écrit dans un éditorial qu’une « milice finit toujours par échapper à ses concepteurs et devenir incontrôlable ». J’aurais aimé me tromper. Ce qui s’est passé à Bubanza devrait interpeller tout le monde.





IWACU  »  A la Une   »   L’UE se prononce sur un autre mandat de Pierre Nkurunziza
L’UE se prononce sur un autre mandat de Pierre Nkurunziza
  Edouard Madirisha   06-03-2015        
Alors que l’Union Européenne demande au gouvernement burundais de tenir compte de l’Accord d’Arusha sur la question d’un autre mandat de Pierre Nkurunziza, Bujumbura réplique que cet accord n’est pas la Bible.


Patrick Spirlet : « « Il est certain, dans notre analyse, que la candidature du président actuel pour un 3ème mandat peut créer un certain nombre de tensions et de risques. » ©Iwacu
« Il est certain, dans notre analyse, que la candidature du président actuel pour un 3ème mandat peut créer un certain nombre de tensions et de risques. C’est pour cela que nous avons lancé un appel au gouvernement pour qu’il aborde cette question avec beaucoup de prudence. » C’est en substance le message de l’Union Européenne au gouvernement de Bujumbura, comme l’a indiqué Patrick Spirlet, délégué de l’UE au Burundi. Cela ressort d’une rencontre entre cette délégation et les représentants du gouvernement burundais à l’hôtel Roca Golf, à Bujumbura, ce jeudi 5 mars. Au point du jour, des échanges sur l’état d’avancement du processus électoral, sur la sécurité en général, sur certains dossiers des leaders politiques pendants en justice, et la question de la candidature du président Nkurunziza aux présidentielles de 2015. L’UE a recommandé que le gouvernement de Bujumbura mette en avant l’Accord d’Arusha. « Les apports et l’esprit de l’Accord d’Arusha sont très importants pour la réconciliation et la paix dans ce pays », a souligné M. Spirlet. Mais, a-t-il ajouté, l’UE se réserve, cependant, d’interpréter les lois burundaises, puisque cela revient aux Burundais eux-mêmes de débattre autour de ce mandat. « L’interprétation légale de cet accord par rapport à la Constitution, ce n’est pas à nous de le faire en ce moment-ci, c’est aux Burundais d’y répondre. Par contre, il nous semble important que toute interprétation qui sera faite doive tenir compte des deux. »
Pour la délégation de l’UE, le deuxième message en rapport avec cette question a été d’analyser l’impact politique des décisions qui seront prises. « Il faut que le gouvernement et le parti au pouvoir puissent entendre toutes les voix qui s’expriment sur le sujet (…) En essayant de favoriser une position, si pas consensuelle, mais en tout cas apaisée entre tous les points de vue pour éviter que cette question détériore le climat politique. »
« L’Accord d’Arusha n’est pas la Bible ! »
Pour le ministre Laurent Kavakure, l’Accord d’Arusha n’est pas l’Evangile ou la Bible ©Iwacu
« Pour nous, l’Accord d’Arusha ne doit en aucun cas être considéré comme un texte inamovible, comme l’Evangile, comme la Bible » a répliqué le patron de la diplomatie burundaise. « Il faut tenir compte de cet accord, qui a été signé avec beaucoup de réserves, et les autres accords qui ont été signés par après. Et surtout de la Constitution qui a été votée par referendum », a insisté le ministre des Relations extérieures. Il a rassuré que les Burundais sont prêts a sauvegarder la paix et la stabilité dans ce pays. « Il nous revient, en tant que Burundais, de faire une appréciation correcte pour que nous puissions sauvegarder la paix et la stabilité dans notre pays. Nous pensons que c’est cela le facteur le plus important. »



Urgent | Déclaration de l’Eglise catholique :
« C’est de l’artillerie lourde »

Antoine Kaburahe   07-03-2015       
Dans une déclaration sans aucune ambiguïté, l’Eglise catholique du Burundi prend clairement position contre un 3ème mandat du président Nkurunziza.
Les Evêques de l’Eglise catholique ©Iwacu
La déclaration en Kirundi est sortie dans la soirée de ce vendredi. Les huit évêques catholiques du Burundi s’expriment clairement.
La déclaration en 12 point dont Iwacu a obtenu une copie, demande, notamment en ses points 5 et 6, que les Accords d’Arusha soient respectés : « Ijambo rikuru kandi ridafobetse Abarundi bemeranije, bakongera bagapfundika, ni uko uwuramutse atowe akaba umukuru w’igihugu c’uburundi, uwari we wese atorenza ibiringo bibiri vy’imyaka itanu »


Traduction : « La parole ( Ijambo, en kirundi peut signifier accord, convention) essentielle et claire, c’est que les Burundais se sont convenus que celui qui est élu pour être chef de l’Etat du Burundi, qui qu’il soit ne peut dépasser deux mandats de cinq ans »
L’Eglise catholique du Burundi réputée très réservée et « diplomate » a cette fois pris position.
Il y a quelques temps, l’archevêque de Gitega, Mgr Simon Ntamwana, une des voix respectées du Burundi, s’était opposé clairement contre un éventuel troisième mandat du président Nkurunziza.
L’entourage de l’actuel chef de l’Etat avait minimisé et évoqué , « une opinion personnelle de Mgr Ntamwana ».

Cette fois, la déclaration est signée par les huit prélats et doit être lue dans toutes les églises catholiques ce dimanche.
Sur cette prise de position de l’Eglise catholique, sous anonymat, un haut cadre du parti interrogé par Iwacu a lâché « c’est de l’artillerie l
ourde.»

A suivre.












JOURNÉE  INTERNATIONALE   DE  LA  FEMME

Célébration de la journée internationale de la femme : les vendeuses de fruits à l’honneur
lyse_v  Nkurunziza Lyse   11-03-2015       
Les vendeuses ambulantes de fruits et légumes ont partagé un verre, à l’occasion de la journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars, au Cercle universitaire, dans l’après-midi du 10 mars. 













Les vendeuses ambulantes fêtent aussi la journée internationale de la femme ©Iwacu
« Je suis contente de le faire car dimanche, je n’avais pas de temps. Comme je ne suis membre d’aucune association, je n’ai pas eu le privilège d’être invitée nulle part », confie l’une d’elles. C’est le cas pour la majorité d’entre elles.
C’est la défenseuse des droits des femmes Pamella Mubeza qui a pris l’initiative d’offrir un verre à ces dames. « Elles ont droit de fêter cette journée comme les autres et d’avoir un peu de répit. Elles passent des journées entières sous un soleil de plomb. Arrivées à la maison, elles s’occupent des travaux ménagers. » Cette rencontre a rassemblé une soixantaine de vendeuses venues de tous les coins de la capitale. Ce fut l’occasion d’échanger sur les difficultés auxquelles elles font face au quotidien en tant que femme et vendeuse. Elles ont évoqué la santé reproductive, la contraception et l’autonomisation économique. Selon Pamella Mubeza, ces femmes ont besoin de plus de sensibilisation en matière de planification familiale. « La plupart sont en âge de procréer. Peu ont atteint la trentaine, alors que certaines ont déjà plus de quatre enfants. Elles ne sont pas conscientes que l’autonomisation des femmes passe aussi par une régulation des naissances.»









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L’Union Africaine réservée sur un éventuel nouveau mandat de Pierre Nkurunziza
  Philippe Ngendakumana   10-03-2015    

   












Aisha Laraba Abdullahi : « L’Union Africaine n’a pas encore arrêté une position sur la question d’un éventuel mandat du président Nkurunziza. » ©Iwacu


        A la sortie de son audience avec le président Nkurunziza, ce lundi 9 mars, Aisha Laraba Abdullahi, commissaire chargée des affaires politiques à l’Union Africaine, dit que l’organisation panafricaine n’a pas encore arrêté une position sur la question d’une éventuelle candidature du président Nkurunziza à sa propre succession. Elle se contente de dire que l’UA suit de près cette question. Elle souligne que même le président Nkurunziza ne s’est pas encore prononcé.
       La commissaire signale qu’elle a fait le déplacement à Bujumbura pour le suivi du processus électoral. Et d’ajouter : « Je me félicite que le président de la République m’ait reçue. »
     Signalons que sa visite intervient au lendemain de la prise de position de l’Union Européenne et de l’ambassade des Etats Unis au Burundi contre un éventuel nouveau mandat du président Nkurunziza.










10.03.2015


La paix et la réconciliation ne relèvent pas de l’utopie!
  Léandre Sikuyavuga   10-03-2015    
Fin février, le réseau africain pour la paix, la réconciliation et le développement durable (RAPRED-Girubuntu), en collaboration avec Afrokids-International, a réuni une quarantaine d’invités, tous venus réfléchir sur le partenariat entre Baden Würtemberg et le Burundi. Motivés par un partenariat pour la paix et la réconciliation, tous les intervenants ont démontré que l’objectif est bel bien réalisable. Petite plongée au cœur des interventions passionnantes. 











 
Vue partielle des participants. Premier, à gauche, père Déogratias Maruhukiro, initiateur du RAPRED-Girubuntu

Il faisait beau, le 27 février dernier, à Karlsruhe. L’hiver avait été clément, le soleil était au rendez-vous bien qu’il soit attendu le 21 mars, date officielle de l’arrivée du printemps 2015. Ce qui explique peut-être la participation massive du public issu de diverses origines : Burundais, Rwandais Congolais, Ivoiriens, Français et bien évidemment des Allemands. Les Burundais ont battu le record de la participation en nombre et ont fait beaucoup d’efforts pour arriver à Karlsruhe. Depuis Liège (Belgique) par exemple, d’où une délégation de 4 personnes du FNL était venue, il faut compter pas moins de 1200 km aller-retour, une distance parcourue en un jour. Bien que les routes soient bonnes, il fallait tout même être convaincu du bien-fondé du projet du RAPRED-Girubuntu qui estime encore que la paix, la réconciliation et le développement durable sont intimement liés. Même au Burundi où les efforts semblent actuellement voués à l’échec.
Dans leurs conférences, certaines personnalités ont exprimé leur souhait de voir se développer un partenariat entre le Burundi et Baden Würtemberg.
     C’est le cas de Steffen Groß, pour qui il y a de fortes chances pour que le partenariat entre les deux pays soit davantage renforcé. Avis favorable également pour Madame Inge Auer qui a parlé du partenariat entre l’archidiocèse de Freiburg et l’Eglise catholique du Peru. Pour elle, le partenariat concerne d’abord la rencontre des personnes et non les intérêts matériels. Et de souligner combien le partenaire riche a aussi beaucoup à recevoir du partenaire moins riche matériellement.
Pour le P. Déogratias Maruhukiro, initiateur du RAPRED-Girubuntu, l’engagement du Sanctuaire de Mont Sion pour la Paix au Burundi a été une expérience enrichissante, même s’il risque d’être sapé par d’éventuels dangers que courent le Burundi avant et après les élections de 2015. Il a formulé les vœux de voir le partenariat entre Baden Würtemberg et le Burundi s’engager pour la promotion de la paix et la réconciliation.
Ce beau projet de RAPRED-Girubuntu, destiné à conduire les pays africains vers paix et la réconciliation, a été réalisé grâce au financement du gouvernement de Baden-würtemberg. Si les invités attendus ont répondu présent à l’invitation, il faut reconnaître que l’absence de l’ambassadeur du Burundi en Allemagne a été vite remarquée. Mais il s’était excusé parce qu’il devait préparer une grande réunion à Berlin, la capitale de l’Allemagne.

Le RAPRED-GIRUBUNTU en bref
    Le RAPRED-Girubuntu dit avoir un rêve d’une Afrique paisible et prospère, un continent réconcilié avec lui-même. Le réseau voudrait participer à la sensibilisation pour la paix et le développement dans les pays Africains, ceci pour la mise en place d’une base solide de maintien de la paix. Le réseau veut aussi promouvoir la recherche dans différents domaines, des cadres d’apprentissage et de sensibilisation pour la promotion de la culture de paix.
     A travers les recherches, les séminaires et diverses formations, deux principales voies seront privilégiées : la famille et l’école.
    A travers la famille, un accent particulier sera mis sur le rôle de la femme. En Afrique les femmes sont le cœur de l’éducation des enfants ; les impliquer dans l’éducation à la paix, et à la réconciliation pourrait contribuer à promouvoir une nouvelle culture de paix et de réconciliation dans les sociétés déchirées par les divisions de tout genre.
    L’école sera aussi la voie privilégiée du RAPRED-Girubuntu. Le réseau voudrait prolonger son engagement dans l’éducation à la paix et à la réconciliation dans le domaine de l’enseignement de base et de l’université. Sur la base de recherches et d’études, on tentera de développer des modules de formation sur l’éducation à la paix et à la réconciliation adaptés au secteur de l’enseignement primaire. Le RAPRED-Girubuntu voudrait aussi s’engager et participer dans la mise en œuvre d’un projet de création d’un institut d’étude et de recherche pour la paix, la réconciliation et le développement durable en collaboration avec des universités intéressées. Plus de renseignements: http://www.rapred-girubuntu.org




Makamba : la Cntb, source d’insécurité ?
  Christian Bigirimana et Dieudonné Hakizimana   11-03-2015       
Les habitants des communes Nyanza-lac, Kibago, Vugizo et Mabanda contestent les décisions de la Cntb, depuis deux semaines. Ils ont bloqué l’accès à ses agents, fin février. La tension y est toujours palpable.



La route Buheka-Vugizo était barrée par la population à l’aide des troncs d’arbre ©Iwacu
Désormais, la population de Makamba est entrée en opposition avec les membres de la Cntb. Au centre Buheka, en commune Nyanza-lac, de grosses pierres et des troncs d’arbres longent la route Buheka-Vugizo. « C’est pour bloquer le passage du personnel de cette commission », lance un habitant de la place. A l’arrivée de toute personne étrangère, hommes, femmes et enfants viennent spontanément de tous les coins pour qu’elle ne se fraye pas un passage. Cette population veut se rassurer s’il ne s’agit pas d’un membre de la Cntb.
«Les problèmes ethniques n’existent plus. Seul la Cntb veut nous diviser et monter les rapatriés contre les résidents », lâche avec colère Capitoline Karenzo, 43 ans, mère de cinq enfants.
elon ses dires, cette veuve arrive sur la colline Buheka en 1984. Son mari achète un terrain à une certaine Séraphine Barakamfitiye.
En 1992, les descendants d’un certain Albert Ntiranyibagira reviennent de la Tanzanie et réclament la parcelle. Ils exigent une partie du terrain à Séraphine Barakamfitiye et une autre à Capitoline Karenzo. Celles-ci s’exécutent. Le partage est équitable.
Le nœud du problème
En 1998, un certain Chadrack Sabuwanka, frère d’Albert, arrive également sur les lieux et demande la même chose que son frère. Séraphine Barakamfitiye et Capitoline Karenzo acceptent encore une fois de partager le peu de terre qui leur reste.
Le 15 février 2015. Alors que Capitoline Karenzo et ses travailleurs s’occupent des travaux champêtres, l’ordre leur est donné par un certain Mitaya, fils de Chadrack Sabuhwanka, d’arrêter tout et de déguerpir. « Il était accompagné par plusieurs membres de sa famille et ils étaient armés de machettes », témoigne Capitoline Karenzo.
Mitaya exhibe alors des documents de la Cntb qui prouvent que Capitoline Karenzo a été chassée de sa propriété. Or, d’après elle, la Cntb s’est rendue à cinq reprises dans sa propriété et lui a dit que le terrain lui appartenait. « Les responsables de la Cntb m’ont même dit de ne plus me présenter à la commune sur convocation de Mitaya. »


La justice saisie



Après cet incident, Capitoline Karenzo porte plainte auprès de l’administrateur communal de Nyanza-lac. L’administrateur la renvoie auprès d’un officier de police judiciaire car, explique-t-il, lorsqu’il y a coups et blessures et présence d’armes blanches, l’affaire relève de la police. Entre-temps, indique Capitoline Karenzo, l’oncle de Mitaya et un certain Gaparata, un autre rapatrié, sont convoqués par un Opj. Tous donnent raison à la veuve.
L’Opj ne se fait pas prier et demande aux agents de la police de capturer Mitaya et ses acolytes. « Un certain Jackson, qui se fait passer pour le représentant des rapatriés à Buheka, s’est opposé au travail de la police et a empêché l’arrestation de toutes ces personnes. » Toutefois, l’Opj donne la permission à Capitoline Karenzo de continuer ses activités champêtres. Ce qu’elle fait jusqu’au 21 février 2015.
Mardi 24 février, des agents de la Cntb accompagnés par 11 policiers et un agent du service national des renseignements à Nyanza-lac débarquent vers 7h sur la colline Buheka. Ils expliquent à la population qu’ils veulent mettre en exécution des jugements rendus par la Cntb en aveur des rapatriés.



La population résiste











Elias Ngendakuriyo : « Toute la population est contre les décisions de la Cntb, alors qu’elle devrait travailler pour nous. » ©Iwacu


Les habitants des collines Buheka et Kiderege, munis de gourdins et machettes, bloquent la route Buheka-Vugizo avec des pierres et des troncs d’arbres, empêchant l’accès aux agents de la Cntb. La tension est à son paroxysme. La tentative d’arrêter Elias Ngendakuriyo, un résident qui s’oppose à l’exécution des jugements de la Cntb, met le feu aux poudres. Alors qu’il est roué de coups par des policiers qui l’obligent à monter dans leur camionnette, ces derniers essuient des jets de pierres par la population déchaînée. Celle-ci demande aux policiers de montrer un mandat d’arrêt contre Elias Ngendakuriyo.
Le chef de poste sort son pistolet et menace de tirer si la foule ne se disperse pas. Celle-ci oppose une résistance. Le chef de poste tire alors un coup de feu. Les agents de la police tirent deux coups de feu dans le tas. Heureusement personne n’est touché. Des jets de pierres visant les policiers viennent de partout. Les agents de la Cntb et les policiers fuient les lieux sans emmener Elias Ngendakuriyo. « Ces policiers ont déchiré tous mes vêtements, mais n’ont pas réussi à m’embarquer grâce au courage de la population », dit-il soulagé.

Selon lui, il existe un plan de la Cntb de chasser tousles résidents de leurs propriétés au profit des rapatriés. Et d’ajouter qu’un agent de la Cntb, deux policiers et Ndarurinze, chef de la colline Magege en commune Vugizo, ont envahi sa propriété foncière dans la matinée du 23 février et y ont installé une tente. « Lorsque j’y suis arrivé, ils m’ont aider ces rapatriés à récupérer leurs propriétés en intégralité », témoignent nos sources. Selon nos informations, ces rapatriés donnent une somme comprise entre 100 et 500 mille Fbu. Ces habitants affirment qu’aucune décision de la Cntb ne sera plus exécutée.

Pour lui, un résident ne devrait pas tout perdre au profit d’un rapatrié. « Nous devons partager équitablement ou mettre en place un fonds d’indemnisation pour les acquéreurs de bonne foi. » Cependant, Martin Bukuru nuance : « Les résidents ayant annexé leurs parcelles à celles des voisins qui avaient quitté le Burundi doivent remettre en totalité ces terrains aux vrais propriétaires. »

Enock Sayinzoga n’y va par quatre chemins : « La Cntb n’est là que pour protéger les intérêts des rapatriés. » Pour lui, la commission digère mal le fait que les habitants de Buheka et de Nyanza-lac veulent partager leurs propriétés. « Puisqu’elle veut nous expulser, nous espérons qu’elle a prévu où nous installer ainsi que le système d’indemnisation. Dans le cas contraire, nous sommes prêts à verser notre sang. »
D’après les habitants de Buheka, un certain Jackson collecte de l’argent pour le compte des agents de la Cntb. « Il s’agit d’un réseau composé de Gaparata, chef des rapatriés au niveau de la commune Nyanza-lac, Jackson, chef des résidents au niveau de la zone Kazirabageni, Kidorogo et Gaseke. » La mission de ce groupe, confient nos sources, est de collecter des fonds auprès des rapatriés qui ont accepté de partager leurs terrains avec les résidents du temps de l’abbé Astère Kana. « Ils font savoir qu’ils vont aider ces rapatriés à récupérer leurs propriétés en intégralité », témoignent nos sources. Selon nos informations, ces rapatriés donnent une somme comprise entre 100 et 500 mille Fbu. Ces habitants affirment qu’aucune décision de la Cntb ne sera plus exécutée.

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Campagne contre la vie chère : les membres vont porter plainte contre le Burundi
  Elvis Mugisha   12-03-2015    
    
Tharcisse Gahungu n’y va pas par quatre chemins : « La plainte sera déposée d’un moment à l’autre au comité de la liberté syndicale de l’organisation internationale du travail. » 










Tharcisse Gahungu : «Nous allons porter plainte contre le gouvernement burundais qui menace les travailleurs qui ont fait la grève. » ©Iwacu



      Il souligne qu’une copie sera réservée au ministre de la Fonction publique pour le compte du gouvernement. Ce président de la Cosybu explique que les membres de la coalition s’insurgent contre le harcèlement et les intimidations à l’endroit de ceux qui ont participé au mouvement de grève générale. «Nous nous inscrivons également en faux contre la violation des droits syndicaux par certains membres de l’administration et du gouvernement. »
     Tharcisse Gahungu donne l’exemple du directeur général de la Mutuelle de la fonction publique : « Il a écrit beaucoup de lettres de demande d’explication aux travailleurs ayant observé un mouvement de grève. » Le président de la Cosybu parle d’une procédure déjà entamée pour des sanctions administratives illégales par ce directeur général.
     A Rumonge, indique-t-il, une action disciplinaire est déjà ouverte contre une femme qui dirige le comité syndical ainsi que celui du lycée du lac Tanganyika. Pour les gens de l’économie informelle, Tharcisse Gahungu fait savoir que les commerçants de Ruziba ont été sanctionnés : « Même les chauffeurs des bus travaillent la peur au ventre. »
     Ce mardi 10 mars 2015, ce Collectif contre la vie chère regroupant 1300 organisations et confédérations syndicales a adressé une correspondance au président de la République. Elle lui demande de mettre fin à ces sanctions et rappelle aussi leurs revendications. Le Collectif contre la vie chère fait savoir que d’autres mesures conformes à la loi seront prises si elle ne reçoit pas de réponse de la part du président Nkurunziza.






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13.mars.  2015

Opinion| La politique de la terre brûlée du CNDD-FDD à l’approche des élections de 2015
  La Rédaction   13-03-2015       
Par Gervais Marcel Cishahayo
Le président Nkurunziza Pierre et son parti CNDD-FDD sont confrontés à une opposition fragmentée mais résolue, une société civile déterminée et une communauté internationale de plus en plus ferme.

         Acculé de toutes parts, et incapable de contempler de quitter (ou garder) le pouvoir à travers des élections compétitives réellement démocratiques le parti CNDD-FDD fait des fuites en avant et fait planer le spectre de la violence pour forcer un troisième mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza, ou à défaut, une victoire à tous prix pour son parti.
       Alors que le multipartisme est légalement reconnu au Burundi, une frange de jusqu’au-boutistes au sein du parti CNDD-FDD au pouvoir semblent plus ne pas vouloir comprendre qu’avoir compris que l’alternance au pouvoir à l’issue d’élections régulières libres est une des caractéristiques principales de la gouvernance démocratique pour laquelle le Burundi a opté avec la signature des accords d’Arusha et l’adoption de la Constitution du 18 mars 2005.
      A tort ou à raison, des irréductibles au sein du pouvoir croient ou perçoivent qu’ils ont tout à perdre et s’adonnent à des pratiques antidémocratiques répressives et de culte de la personnalité caractéristiques du système politique de parti unique. Cette politique que certains n’hésitent pas de qualifier de « terre brulée » au mépris de la quasi-unanimité nationale (voire internationale) contre un éventuel troisième mandat présidentiel du président actuel Pierre Nkurunziza et le maintien forcé au pouvoir du parti CNDD-FDD suscite beaucoup d’inquiétudes au Burundi, dans la région des Grands lacs en Afrique et au-delà.
     Les récents remaniements effectués notamment à la tête des services de sécurité et d’autres postes sensibles de l’administration, l’évasion spectaculaire de Hussein Rajabu, les dossiers régulièrement dévoilés et décriés dans les médias ne font qu’accentuer le malaise au sein d’une population qui a du mal à se remettre des séquelles de plus de quinze ans de guerre civile, une gouvernance gangrénée par les vices de toutes sortes et une pauvreté qui ne dit pas son nom.
    Tandis que l’opposition politique et la société civile (même fragmentées) se sont déjà exprimées unanimement contre un tel mandat, pour ne citer qu’un exemple, ce dimanche 08 Mars 2015, la puissante et influente église catholique du Burundi a transmis un message unanime clair dans ce sens à ses fidèles. La grogne est perceptible même au sein du parti au pouvoir.
     Discrétion professionnelle oblige, le langage diplomatique délibérément mesuré et/ou parfois ambigu entretenu par certaines chancelleries des partenaires régionaux et internationaux du Burundi continue à faire croire aux ténors et inconditionnels d’un troisième mandat du Président Nkurunziza et du parti CNDD-FDD qu’ils peuvent brader l’opinion nationale et internationale. Certains soupçonnent même des forces de l’ombre d’être derrière cette attitude du pouvoir.
      Les Nations Unies à travers son Conseil de sécurité et la MNUB (ex-BNUB) ont investi des ressources considérables (matérielles, humaines, temps) pour faire (des élections de 2015) du Burundi un modèle d’une transition post-conflit réussie vers l’établissement d’un état de droit et d’une bonne gouvernance démocratique. Cependant ces efforts risquent de souffrir des tares inhérentes aux contradictions (divergences de vues, d’approches, des priorités et) des intérêts géopolitiques des grandes et moyennes puissances de ce monde au sein même de ce Conseil.
     En effet par exemple, si la position officielle des partenaires principaux du Burundi tels que les USA et l’UE a été exprimée diplomatiquement contre un troisième mandat présidentiel qui ne respecterait pas les Accords d’Arusha et la Constitution qui en émane, celle des autres membres du conseil de sécurité tels que la Fédération Russe et la Chine restent moins connues et risquent de suggérer des interprétations les plus controversées. En plus d’une pression interne effective, une position collective du conseil de sécurité articulée dans ce sens pourrait infléchir la position du président actuel et les irréductibles de son parti pour abandonner leur approche catastrophiste et accepter d’appliquer sans malice, les règles établies du jeu démocratique.
Pour une certaine opinion, malgré les efforts entrepris pour apporter des corrections aux défaillances du processus d’enrôlement des électeurs que l’opposition taxe de manœuvres frauduleuses, les élections sont déjà sérieusement compromises à cause de la confection d’un fichier électoral de référence basé sur l’octroi de cartes d’identité ouvert aux abus de toutes sortes comme cela a été démontré et documenté. Sous d’autres cieux, dans un souci d’assainir le climat politique actuellement vicié, un tel enrôlement aurait été purement et simplement annulé ; la CENI, les CEPI et les CECI auraient été dissoutes et reconstituées pour les rendre plus représentatives de toutes les forces politiques, la société civile et les partenaires sociaux.
       Au-delà de la manipulation des partis politiques et tous les forfaits et les tares dont le pouvoir peut être accusé à tort ou à raison, l’utilisation des corps de défense et de sécurité et l’appareil judiciaire pour mener une persécution systématique des leaders et des membres des partis politiques les plus crédibles membres ou non des coalitions notamment le FNL d’Agathon Rwasa, le MSD d’Alexis Sinduhije, le CNDD de Léonard Nyangoma, UPD Zigamibanga, etc… engendre un malaise généralisé perceptible à travers tout le pays. Les Barundi digèrent mal les exécutions, les injustices, les persécutions de toutes sortes et la corruption endémique qui leur rappellent les régimes du passé.
      En capitalisant sur la domination par son parti de l’administration et des forces de défense de sécurité en plus de sa milice militarisée « Imbonerakure », le parti CNDD-FDD risque de pécher par excès et d’être pris dans son propre piège. En effet, même si la problématique ethnique persiste, elle a évolué tant au niveau régional que national où l’antagonisme ethnique est maintenant dédoublé de compétition politique intra-ethnique. Sur la scène politique beaucoup s’accordent pour reconnaître que chaque parti pris séparément, même s’il n’est pas reconnu par le ministre de l’intérieur et ne peut donc pas mener légalement ses activités, le FNL d’Agathon Rwasa est indubitablement le challenger principal du CNDD-FDD de Pierre Nkurunziza et que sa coalition avec d’autres partis de l’opposition améliorerait davantage ses chances de succès aux prochaines élections.
       Après quinze ans de guerre interethnique polarisée entre Hutus et Tutsi, d’une part, les barundi ne sont pas facilement motivés pour une guerre intra-ethnique (entre hutus ou entre tutsi). D’autre part, sous les pressions d’une opposition politique même fragmentée, une société civile déterminée dans un contexte d’une situation économique catastrophique défavorable et des partenaires nationaux et internationaux de plus en plus impatients, une approche de forcing politique et de terre brûlée risque d’être suicidaire pour une formation politique qui aura ainsi dépensé, en si peu de temps, son capital politique considérable à l’issue des premières élections de 2005 après les Accords d’Arusha.
        



Gervais Marcel Cishahayo est un membre de la diaspora burundaise depuis la fin des années 1970 et établi à Malte, UE. Professeur, consultant sur les questions relatives à l’éducation, la géophysique, les NTICs, la diplomatie et les relations internationales, il est l’auteur d’articles d’analyses et de contributions diverses dans les médias sur l’immigration, la sécurité et l’intégration régionale. Avocat de la bonne gouvernance démocratique bien connu des milieux politiques et académiques et n’ayant jamais adhéré officiellement à aucun parti depuis les années 1980s, il est l’auteur d’une thèse d’analyse de la dimension de la sécurité de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) présentée à l’Académie Méditerranéenne d’Etudes Diplomatiques de l’Université de Malte.


13.03.2015


3ème mandat du président Nkurunziza : la société civile tire la sonnette d’alarme
  Dieudonné Hakizimana   13-03-2015       
Cette fois-ci, les organisations de la société civile regroupées dans la campagne « Halte au 3ème mandat » se tournent vers le Conseil de sécurité des Nations unies. 








Ces responsables des organisations de la société civile espèrent que la délégation du Conseil de sécurité va amener le président Nkurunziza à renoncer au 3ème mandat ©Iwacu



      Dans une correspondance adressée à la délégation de ce Conseil en visite au Burundi, ces organisations rappellent que Pierre Nkurunziza n’est pas éligible pour le  3ème mandat.
Au nom des membres de cette campagne, Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh, attire l’attention de la délégation sur les probables violences électorales : « Nous insistons sur le climat de tension, voire délétère, qui monte d’un cran autour d’une éventuelle candidature de Pierre Nkurunziza. »
     Mbonimpa trouve que cette visite s’inscrit dans l’appui des Nations unies au bon déroulement des élections au Burundi. Au nom de ces associations, le président de l’Aprodh exprime sa préoccupation au regard de l’intransigeance de ceux qui soutiennent Pierre Nkurunziza dans sa course vers le 3ème mandat. « Des mouvements affiliés au Cndd-fdd, dont les Imbonerakure, sont à pied d’œuvre en préparant des contre-manifestations. »ommencé le 26 janvier 2015. Selon eux, l’objectif est d’éviter aux Burundais les travers du passé, comme la crise de 1993.
     Ces associations demandent à la délégation des Nations unies d’adresser un message clair au président de la République sur le caractère illégal du 3ème mandat. Elles lui demandent aussi d’amener le gouvernement à assurer la protection effective de tous ceux qui expriment pacifiquement leur position contre le nouveau mandat de l’actuel président et de continuer à soutenir le Burundi.

      De son côté, Armel Niyongere, président de l’Acat, s’inquiète des allégations faisant état d’une mise en place d’un dispositif de répression sanglante contre tous ceux qui s’opposeraient au 3ème mandat de Nkurunziza.
     Janvier Bigirimana, secrétaire général du Focode et Godefroid Manirambona, président de l’OAG, rappellent que cette campagne a commencé le 26 janvier 2015. Selon eux, l’objectif est d’éviter aux Burundais les travers du passé, comme la crise de 1993.
      Ces associations demandent à la délégation des Nations unies d’adresser un message clair au président de la République sur le caractère illégal du 3ème mandat. Elles lui demandent aussi d’amener le gouvernement à assurer la protection effective de tous ceux qui expriment pacifiquement leur position contre le nouveau mandat de l’actuel président et de continuer à soutenir le Burundi.














Tirs de barrage
Depuis quelques jours, des partenaires du Burundi, et pas des moindres, sortent de plus en plus de leur réserve pour se prononcer contre un 3ème mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza. Les partisans de la reconduction du président de la République font la sourde oreille.
Première salve

        













Mgr Evariste Ngoyagoye : « les Burundais ont convenu sans aucune ambigüité que toute personne élue pour diriger le Burundi ne peut aller au-delà de deux mandats de cinq ans chacun. » ©Iwacu

Le premier tir sur les ambitions présidentielles de Pierre Nkurunziza est lancé le 27 février 2015 par David Gilmour, vice-secrétaire d’Etat américain, Washington DC. La déclaration est à la limite de la réserve diplomatique:  » Nous espérons que les déclaration est à la limite de la réserve diplomatique:  » Nous espérons que les élections présidentielles honoreront les Accords d’Arusha, y compris ses dispositions sans équivoques concernant les limites des mandats de l’exécutif (…) Le texte des Accords d’Arusha est sans équivoque indiquant que nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. »
Le diplomate reconnaît que la Constitution du Burundi « pourrait être interprétée comme autorisant un troisième mandat pour le président actuel; un troisième mandat serait manifestement contraire aux Accords d’Arusha, les affaiblirait, et mettrait en péril la paix et la stabilité pour lesquelles les Burundais ont si durement travaillé. »

L’Union européenne dégaine
Le jeudi 5 mars 2015, à Bujumbura, l’Union européenne flingue à son tour. Patrick Spirlet, explique : « Il est certain que, dans notre analyse, la présentation pour un troisième mandat du président actuel peut créer un certain nombre de tensions et présenter un certain nombre de risques. C’est pour ça que nous avons fait un appel au gouvernement pour qu’il aborde cette question avec beaucoup de prudence en essayant de favoriser une position si ce n’est consensuelle, en tout cas apaisée entre tous les points de vue pour éviter que cette question détériore le climat politique(… ) »
Entre les lignes, on comprend bien que l’UE n’est pas chaude pour que le président Nkurunziza rempile. Mieux l’UE ne jure que par les Accords d’Arusha : « Les apports et l’esprit de l’Accord d’Arusha sont très importants pour la réconciliation et la paix dans ce pays (…) L’interprétation légale de cet accord par rapport à la Constitution, ce n’est pas à nous de le faire en ce moment-ci, c’est aux Burundais d’y répondre. Par contre, il nous semble important que toute interprétation qui sera faite doive tenir compte des deux » prévient Patrick Spirlet, le délégué de l’Union européenne au Burundi.
La messe est dite par l’Eglise catholique
Réputée réservée, « trop diplomate », l’Eglise catholique du Burundi a même été accusée d’être « l’Eglise du silence » lors des différentes tragédies vécues par le Burundi. Mais cette fois, la langue de bois a été laissée à la sacristie. Le vendredi 6 mars 2015, Mgr Evariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura, vice-président de la Conférence des évêques catholiques du Burundi, lâche : « Après analyse de l’Accord de paix d’Arusha et de la Constitution qui en est issue, en interrogeant notre coeur comme des citoyens qui aiment leur pays et comme des bergers de l’Eglise(…) nous disons que les Burundais ont convenu sans aucune ambigüité que toute personne élue pour diriger le Burundi ne peut aller au-delà de deux mandats de cinq ans chacun (…)
L’intéressé appréciera mais, pour « le changement », les pasteurs demandent même à leurs ouailles « des prières qui vont durer neuf jours, du 13 au 21 mars 2015, pour demander à notre seigneur Jésus qu’il donne au Burundi une alternance au sommet dans la sérénité et la paix, à travers des élections transparentes. »
« Pas de troisième mandat pour le président Nkurunziza », tel est le message qui sous tend les trois déclarations. Il ne faut pas être expert en analyse politique pour décoder le message que l’on retrouve en filigrane dans les trois déclarations. Pour les Etats-Unis c’est évident, l’Union européenne a juste mis une petite touche diplomatique dans sa déclaration et, enfin, l’Eglise catholique a dit et assumé, sans mettre des gants, ce qui est inhabituel, son opposition à un troisième mandat du président Nkurunziza.
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CNDD-FDD, l’heure des purges a sonné
  Antoine Kaburahe   25-03-2015       
Vous êtes contre le 3ème mandat du président Nkurunziza, désormais la réponse est connue. Rapide. Mécanique. Vous êtes exclu du parti.


















Léonidas Hatungimana ©Iwacu
Tous ceux qui se mettent en travers du 3ème mandat de Pierre Nkurunziza savent à quoi s’en tenir. Le talentueux Onésime Nduwimana, porte-parole du parti, grand débatteur, toujours prêt à défendre le CNDD-FDD dans les débats sur les médias. Viré.
Hatungimana Léonidas, longtemps porte-parole du président, l’homme qui a passé une grande partie de sa vie dans le maquis, il y laissera même un bras. Viré.
Huit autres militants respectés du parti sont également chassés. Dans le communiqué en kirundi, ils sont affublés du terme « Abagumutsi » ( Dissidents )
D’après un bon connaisseur du parti interrogé par Iwacu, au niveau du CNDD-FDD, trois camps se dessinent : « il y a ceux qui, pour des raisons diverses, soutiennent le président, ensuite ceux qui ont fait le choix de s’opposer au troisième mandat et qui acceptent les risques et, enfin, ceux qui, pour le moment se taisent et observent. »
Notre source indique que le camp présidentiel est dans une très mauvaise posture carceux qui ne disent rien ne sont pas nécessairement pour un troisième mandat. « L’entêtement du président Nkurunziza pourrait coûter cher au parti, jusque-là uni » analyse-t-on encore au CNDD-FDD.














Onésime Nduwimana ©Iwacu
Les dix membres du parti virés aujourd’hui font partie de la liste des 17 signataires de la lettre qui demandait au président de ne pas se représenter pour un troisième mandat. « Pour les autres, les sept qui restent, leur cas est encore à l’étude », indique une source bien informée. On peut déjà imaginer le sort qui leur est réservé…
Au CNDD-FDD, jusqu’ici, le non au troisième mandat était prononcé timidement, dans certains cercles. Depuis quelques jours, un pas a été franchi. Des militants assument ouvertement leur opposition. La parole se libère, dit un ancien député, heureux. « Virer les gens parce qu’ils expriment une opinion contraire non seulement ce n’est pas démocratique mais ce n’est même pas une solution. C’est une fuite en avant qui va grossir le nombre des mécontents », conclut notre source.

27- mars -  2015



Parlement   Belgue  contre  le  troisième   mandat...



Troisième mandat : la section de l’Adc Ikibiri à l’étranger craint une éventuelle répression sanglante
  Ngabire Elyse   27-03-2015       
Au nom de la coordination à l’étranger de l’Adc Ikibiri, Pancrace Cimpaye saisit Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations unies, pour dénoncer la préparation des massacres à grande échelle au Burundi à travers l’armement des milices Imbonerakure.









Pancrace Cimpaye : « La menace des massacres de la grande majorité des Burundais qui refusent le mandat du président sortant est plus que réelle et les préparatifs vont bon train. » ©Iwacu



« De hauts responsables politiques et militaires proches du président de la République sont en train de distribuer des armes à la milice Imbonerakure à travers tout le pays », déclare Pancrace Cimpaye, coordonnateur de l’Adc Ikibiri à l’étranger. Selon lui, certains proches collaborateurs de l’actuel président de la République ont pris l’option de préparer une répression sanglante contre tout opposant au mandat detrop de l’actuel président de la République.
En témoigne, explique M. Cimpaye, la mise en place d’une rébellion à Makamba, au sud du pays, par le lieutenant général Adolphe Nshimirimana, ancien patron du Service National des Renseignements (SNR) et bras droit de M. Nkurunziza.
           De plus, Pancrace Cimpaye pointe du doigt le général major Prime Niyongabo, chef d’Etat-major général de l’armée : « Les 21 et 23 février, il a tenu une réunion à l’endroit des commandants d’unité et de régions militaires où il leur recommandait de tirer sur tous les manifestants qui descendront dans la rue pour protester. »
Des menaces et des intimidations
Selon le coordonnateur de l’Adc à l’étranger, les propos d’Adolphe Nshimirimana, le 7 mars, devant une foule de miliciens Imbonerakure ne rassurent pas : « De gré ou de force, le président Nkurunziza sera candidat. Personne d’autre n’a les compétences de diriger le Burundi pour le moment… C’est impossible qu’il ne soit pas candidat. A moins que nous soyons tous morts. »
M. Cimpaye craint, en outre, pour la sécurité de certains responsables politiques de la majorité présidentielle qui ont eu le courage de dire non au troisième mandat : « Après leur limogeage, le pouvoir est en train de leur retirer des unités qui assuraient jusque-là leur sécurité. » D’après Pancrace Cimpaye, autant dire que c’est une campagne de purge et d’intimidation qui est en cours.
Le danger, explique M. Cimpaye, c’est que cette campagne de distribution d’armes et cette promesse d’un bain de sang des officiels s’opère dans un pays où les institutions sont déstructurées à la suite d’une fronde interne à la majorité présidentielle. « Le chef de l’Etat, de plus en plus isolé ou minorisé par cette fronde qui ne cesse de grandir, peine à assurer la cohésion de toutes les institutions de la République en débandade, y compris son propre gouvernement. »
En l’absence de la cohésion des institutions, remarque-t-il, dans un pays qui sort à peine d’un conflit armé, et où la milice Imbonerakure est érigée en une force de déstabilisation, les nouveaux responsables du pays vont être ces miliciens sans foi ni loi.
Des sanctions
La menace des massacres de la grande majorité de Burundais qui refusent ce mandat du président sortant, avertit Cimpaye Pancrace, est plus que réelle car les préparatifs vont bon train et à une allure inquiétante. Pour ce faire, il supplie les Nations unies, bouclier de la paix et de la stabilité, de prendre toutes les mesures qui s’imposent afin d’arrêter cet « holocauste ».
En outre, il recommande que la milice Imbonerakure soit démantelée, la population civile désarmée et que des sanctions soient prises contre les responsables politiques, militaires et policiers impliqués dans ce plan macabre.

Au gouvernement, Pancrace Cimpaye précise qu’un embargo sur les armes doit lui être imposé. Et de demander la redéfinition des missions dévolues à la Représentation des Nations Unies au Burundi : « De ce fait, le démantèlement de cette milice Imbonerakure ainsi que le désarmement de la population civile devraient rentrer dans les attributions et les priorités du Bureau des Nations Unies au Burundi. » De la même manière, analyse-t-il, cette mission des Nations unies devrait avoir le droit d’imposer un dialogue entre les acteurs politiques autour de la problématique des élections inclusives, apaisées, crédibles et démocratiques au Burundi.
Interrogé sur ces accusations, le lieutenant général Adolphe Nshimirimana a assuré à nos collègues de la Radio Publique Africaine qu’il n’est pas au courant de ce qui se prépare à Makamba.



































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